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Vaccins contre la COVID-19 : gagner la course contre la montre

Dès que la vaccination est apparue comme une solution contre la pandémie, la course contre la montre a débuté. Tout d'abord dans les départements Recherche & Développement des producteurs de vaccins. Ensuite pour organiser la vaccination.

La mise au point des vaccins contre la COVID-19 fut extrêmement rapide. Plusieurs éléments expliquent cette rapidité. Et, notamment, les moyens mis à disposition des développeurs de vaccin et les avancées technologiques récentes. Quant au déploiement d'une vaccination à l'échelle mondiale, tout est mis en œuvre pour l'accélérer.  
 

Quelles sont les grandes étapes du développement d'un nouveau vaccin ? 

En moyenne, développer un nouveau vaccin prend plusieurs années, entre le début de la recherche et la mise sur le marché. 

De nombreuses étapes sont indispensables pour trouver le vaccin le plus adapté face à un virus. À commencer par l'identification de l'agent viral à combattre. 

La phase de développement pré-clinique

Une fois que les chercheurs ont identifié et étudié le virus à combattre, la phase de développement pré-clinique peut commencer. 

Il s'agit d'une phase d'étude en laboratoire dont la finalité est de définir :

  • la bonne dose de vaccin à donner pour provoquer la réponse immunitaire ; 
  • les conditions optimales de conservation ;
  • le mode d'administration (injection, voie orale,...). 

Les essais cliniques 

Les essais cliniques se réalisent selon 4 phases successives :

  • Phase 1 : on administre le vaccin sur un nombre limité de volontaires sains ;
  • Phase 2 : le vaccin est testé sur un nombre limité de patients atteints de la maladie ;
  • Phase 3 : l'échantillon est élargi vers un nombre diversifié de patients ;
  • Phase 4 : on observe des éventuels effets secondaires.

Et après ? 

À l'issue des tests cliniques, pour autant que les résultats furent probants, commencent alors 3 autres étapes clés :

  1. la demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) ;
  2. l'enregistrement du vaccin, puisqu'il s'agit d'un brevet industriel ;
  3. la négociation pour le remboursement avec l'assurance soins de santé (INAMI).
     

Où a-t-on gagné du temps pour les vaccins anti-COVID-19 ?

En 1885, Pasteur présente son vaccin contre la rage, un vaccin qu'il a découvert seul. De nos jours, les acteurs du marché de la vaccination sont tous dotés d'une équipe de plusieurs chercheurs. Et c'est tant mieux, car disposer de ressources, humaines et financières, accélère le développement. 

Dans le cas des vaccins contre la COVID-19, on a gagné du temps sur plusieurs fronts : 

  • les étapes pré-cliniques et cliniques ont été effectuées simultanément ;
  • les phases 2 et 3 des essais cliniques ont été réalisées en même temps ;
  • les industriels ont débuté la fabrication des doses avant d'avoir la certitude de leur commercialisation.

De plus, la mise au point des vaccins a été accélérée par les connaissances acquises récemment dans le développement de vaccins contre d’autres SARS-coronavirus. Les entreprises ou instituts de recherche se sont donc appuyés sur ces procédés existants pour fabriquer leur vaccin. 
 

Développement des vaccins COVID-19 : rapidité et sécurité compatibles ? 

Dès le début du développement des vaccins, les autorités compétentes ont été consultées, telles que l'Agence européenne des médicaments (EMA) et l'Agence fédérale des médicaments et produits de santé (AFMPS).

Quant aux résultats préliminaires, ils ont été évalués par les experts dès qu’ils étaient disponibles. À la fin du processus, on peut observer que les exigences strictes habituelles pour tout vaccin ont été respectées. 

Aucun risque n'a été pris sur la santé et la sécurité. D'ailleurs, l'autorisation de mise sur le marché n'a été accordée que lorsque des preuves suffisantes ont été apportées que le vaccin était de bonne qualité, efficace et sûr.

Là où ce gain de temps représente un risque, c’est au niveau industriel. De fait, la production des vaccins avait déjà commencé et le plan de distribution avait été établi alors que l'évaluation par l'autorité compétente était en cours. Les producteurs de vaccins ont obtenu une association privé-public de façon à prévoir qu'une partie importante de ce risque industriel soit assumé par les pouvoirs publics.

Prix des vaccins anti-COVID-19 : décision de la gratuité

Là aussi, on a gagné un temps précieux. Habituellement, le prix des médicaments et vaccins est fixé au niveau européen et en Belgique. Pour contrer la pandémie, la Conférence interministérielle Santé publique a décidé que les vaccins seraient gratuits pour les citoyens. Le but de cette décision étant, évidemment, d'obtenir une motivation maximale de la population à se faire vacciner.

 

Différents types de vaccins pour multiplier les chances de trouver

On peut se demander pourquoi y a-t-il autant de types de vaccins en développement ? En fait, cette approche augmente les chances de trouver un ou plusieurs vaccins efficaces et sûrs. 

En effet, en moyenne sur l’ensemble des vaccins développés, seuls 7 sur 100 sont considérés comme suffisamment efficaces pour passer au stade des essais cliniques chez l’homme. 

L'écrémage continue encore lors du passage à l'étape des essais cliniques puisque seul un vaccin sur cinq aboutit à un succès.
 

Fabrication d'un vaccin : méthodes classiques et nouvelle génération

Il existe trois méthodes principales de fabrication d’un vaccin. On distingue 2 méthodes classiques et 1 méthode dite de nouvelle génération.  

Les méthodes classiques partant du microbe entier 

En fonction de la souche virale, le vaccin sera conçu sur base de l'une de ces 2 méthodes :

  1. La méthode du microbe en entier telle qu'utilisée pour produire un vaccin inactivé (grippe, poliomyélite), un vaccin vivant atténué (varicelle, zona) ou un vaccin à vecteur viral (Ebola) ;
  2. La méthode des sous-unités (parties d'un microbe) comme pour les vaccins contre la coqueluche, le tétanos, la diphtérie, la méningite à méningocoque.

Une nouvelle méthode : l'ARN messager

La troisième méthode de développement d'un vaccin est celle de l’approche génétique. Le vaccin inocule ce que l'on appelle un ARN messager

Dans ce type de vaccin, contrairement aux méthodes classiques, on n'utilise pas le microbe en entier affaibli ou mort ou les parties d’un microbe. Le vaccin à base d’acide ribonucléique (ARN) va utiliser ce fragment de matériel génétique du virus pour stimuler la réponse immunitaire.

Avant la pandémie de COVID-19, aucun vaccin de ce type, dit contrainte de deuxième génération, n’avait encore été soumis à l'approbation pour une utilisation chez l’homme. La pandémie a donné un coup d'accélérateur à la recherche dans ce domaine. 

Les progrès rapides ont permis de développer plusieurs vaccins à ARN messager (ARNm) contre la COVID-19. L'autorisation d’utilisation d’urgence a été obtenue pour que ces vaccins soient administrés à grande échelle.
 

La course pour vacciner la majorité de la population 

Vacciner toute une population, ou en tout cas ceux qui le souhaitent, représente une organisation logistique de taille. Premièrement, en termes de production mais également dans les aspects organisationnels. Enfin, ce qui compliquait la vaccination au début de la campagne est la particularité de certains vaccins qui devaient être conservés dans des congélateurs à -70°C. De ce fait, il a fallu organiser des centres de vaccination puisqu'aucun médecin n'est équipé d'un congélateur adapté.

Depuis le 21 mars 2021, cette contrainte n’est plus de mise puisque des études ont montré que ces vaccins peuvent être conservés dans les congélateurs médicaux classiques.  

De plus, la majorité des vaccins contre la COVID-19 nécessitent l'injection de deux doses, chacune espacée d'un certain laps de temps. Pourquoi ? Tout simplement pour garantir une efficacité maximale. Le système immunitaire réagit davantage après l'injection d'une deuxième dose. 

Rien de nouveau avec la COVID-19 : cette notion de doses multiples se retrouve dans le cas d'autres vaccins. C'est le cas pour la plupart des vaccins administrés aux jeunes enfants contre la diphtérie, tétanos, poliomyélite et la coqueluche. 
 

Se faire vacciner : important et parfois obligatoire 

La vaccination, bien que non obligatoire, est fortement encouragée par les experts et les dirigeants de notre pays. Leur argumentation repose sur ce fait : en protégeant la majorité de la population, on peut espérer atteindre l'immunité collective. Cette immunité collective est vue comme la condition indispensable à un retour à la vie normale.  

Une question se pose cependant : si la vaccination contre la COVID-19 peut accélérer la fin de la pandémie, pourquoi n'est-elle pas rendue obligatoire

En réalité, aucune vaccination n'est obligatoire en Belgique, à l'exception du vaccin contre la poliomyélite. Un vaccin obligatoire à tel point qu'un enfant non vacciné ne sera pas admis en crèche. Lorsque l'on voyage, certains vaccins sont aussi obligatoires : c'est le cas du vaccin contre la fièvre jaune, obligatoire si l'on se rend dans certaines zones tropicales d'Afrique et d'Amérique du Sud.

Pour certains virus, la vaccination, bien que non obligatoire, est fortement recommandée. Qu'en est-il pour la vaccination contre la COVID-19 ? La non obligation de la vaccination en Belgique tient à cet élément : obliger une population à se vacciner demande l'adoption d'un Arrêté Royal spécifique, comme celui de 1966 contre la polyo.
 

Vaccins de 2e génération : comment poursuivre l’accélération pour d'autres virus ? 

Le développement rapide du vaccin contre la COVID-19 a mis en évidence que l'industrie pourrait réaliser les mêmes prouesses pour développer d'autres vaccins. Tout est juste une question de moyens financiers.

« Dès à présent, et parallèlement aux efforts sur les vaccins actuels, il faut aider les industriels à développer des capacités de production de ces vaccins de deuxième génération », explique Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Cette ambition sera réaliste s'il existe une coopération entre les laboratoires, les autorités sanitaires, les scientifiques et la Commission européenne. 

Dans l’immédiat, l’objectif de la task force belge est de régler les “goulots d’étranglement”. Pour cela, les laboratoires ont été invités à identifier les étapes bloquantes dans leur chaîne de production. L’exécutif européen pourra alors chercher du renfort auprès de laboratoires concurrents ou d’autres secteurs, comme les producteurs de vaccins vétérinaires. 

Faut-il forcer les développeurs de vaccins à coopérer ? Il vaut mieux envisager une coopération volontaire, plus efficace et plus rapide. Imposer des contraintes aux laboratoires nécessiterait la mise en place d'un cadre législatif adéquat. Ce n'est pas encore pour demain.  

Chez DKV, votre santé est une priorité. Si vous avez des questions sur le déroulement de la campagne de vaccination, consultez les informations des institutions régionales en charge de son organisation pratique : 

Prenez soin de vous !
 

Sources :